Philippe Colombat reçoit le Trophée de l’innovation managériale

L’approche managériale participative du Pr Philippe Colombat au CHU de Tours est primée  

(HOSPIMEDIA 12/09/16)

Le pôle cancérologie du Pr Philippe Colombat au CHU de Tours a été récompensé le 22 septembre par un trophée de l’innovation managériale de la chaire de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) « conduite du changement ».

Philippe Colombat

C’est la première fois qu’un établissement hospitalier se voit décerner ce prix, soulignent les responsables de la chaire dans un communiqué. Ils reconnaissent ainsi le travail réalisé depuis de nombreuses années par Philippe Colombat et son équipe.

Celui-ci a mis en place dans son service, puis promu via l’Association francophone des soins oncologiques de support (Afsos), résume la chaire, « une démarche participative reposant sur des temps d’écoute et d’échanges qui soutiennent la motivation des membres de son équipe soignante et participent à faire converger avec méthode les expressions individuelles des soignants vers les choix collectifs du service ».

Une démarche à l’épreuve depuis 1991, explique Philippe Colombat, contacté par Hospimedia. Certes ce modèle, insiste-t-il, a été reconnu au niveau ministériel par voie réglementaire pour la prise en charge des patients en soins palliatifs mais il est bel et bien applicable pour l’ensemble des maladies chroniques. Et c’est ce qu’il défend encore aujourd’hui auprès de l’administration afin de voir cette pratique se déployer dans tous les services de soins. « Tout patient atteint de maladie chronique a en effet besoin d’être écouté et accompagné, d’avoir un projet personnalisé de santé (PPS) et cela passe par une bonne qualité de vie au travail, des staffs de professionnels qui proposent un projet, une bonne écoute et un bon accompagnement », explique Philippe Colombat.

trophee innovation essec

Cette approche managériale repose ainsi sur quatre axes :

  •  Des staffs pluriprofessionnels pour cerner le besoin du patient et proposer un PPS (avec grille d’évaluation), ce qui permet en parallèle une autonomisation et une responsabilisation des soignants ;
  •  Une démarche projet avec des groupes de travail pour discuter de propositions ;
  •  Des soutiens aux équipes, de manière ponctuelle lors de situation de crise ;
  •  Des formations internes au service.

Pour une totale réussite du projet, ajoute-t-il, des espaces de paroles doivent être mis en place entre les managers, soit entre les médecins et les cadres. Il souligne aussi le fait que ce soit de l’a priori et non de l’a posteriori, davantage tourné vers la formation et la qualité.

David Autissier, qui dirige la chaire de l’Essec, estime par communiqué que c’est un bon exemple pour mettre en place des réformes administratives : « Trop souvent l’administration imagine que réformer, c’est essentiellement créer des structures ou renouveler des procédures […]. Cette conception conservatrice du changement peut au mieux modifier les modèles mais ne transforme pas les pratiques managériales durablement. Sans objectifs partagés, sans communication dense, et sans coconstruction collective, les effets attendus des réformes sont rarement atteints. » Pia Hémery