Selon les études, de 30 à 50 % des patients atteints de cancer (hors néoplasies cutanées) sont amaigris et potentiellement dénutris avant le début du traitement ; tout particulièrement en cas de tumeur des voies aérodigestives supérieures (VADS), de l’estomac, du poumon, du pancréas, des ovaires et en hématologie lourde. Ces chiffres n’ont pas changé depuis 30 ans.
Le performance status (PS), communément réalisé en oncologie, n’évalue pas l’état nutritionnel (un tiers des patients avec un PS de niveau 1 et 50 % des patients avec un PS de niveau 2 sont dénutris).
D’ailleurs, l’évaluation de la perte pondérale est réalisée pour seulement 10 % des patients.
L’absence d’évaluation et de prise en charge peut être préjudiciable au patient. L’absence d’évaluation nutritionnelle initiale suggère aussi que, dans un certain nombre de cas, la prise en charge nutritionnelle est inadaptée (en termes de besoins et de balance bénéfice/risque notamment).
Ces recommandations, adressées à tous les soignants en cancérologie et à tous les patients adultes atteints de cancer, ont pour objectifs :
- de préciser comment réaliser le dépistage et le diagnostic de la dénutrition chez le patient atteint de cancer ;
- d’intégrer et de préciser les indications de la prise en charge nutritionnelle du patient pendant la maladie, en phase curative, palliative et palliative avancée, en cohérence avec le traitement oncologique ;
- de préciser les modalités des différentes formes de support nutritionnel dans ces diverses circonstances.