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Comprendre le cancer de l’ovaire

On vous a diagnostiqué un cancer de l’ovaire et vous vous posez sans doute de nombreuses questions. Vous trouverez dans ce chapitre les réponses de notre expert, le Dr Anne Floquet, oncologue médical, membre du conseil scientifique du groupe ARCAGY-GINECO (1) et médecin conseiller d’IMAGYN (2).

À quoi servent les ovaires ?

Chaque femme a deux ovaires, situés dans le petit bassin appelé aussi pelvis. Ils sont reliés à l’utérus par la trompe de Fallope et mesurent environ 3.5 cm de long. L’ensemble « ovaires et trompe » forme ce qu’on appelle les « annexes ».
Les ovaires sont constitués de cellules produisant les hormones sexuelles comme l’œstrogène et la progestérone. Ils interviennent également dans la production des cellules de la fertilité appelées ovocytes (ovules).

Les ovaires sont donc essentiellement dévolus à la production d’hormones et à la fertilité/reproduction.

Ils sont constitués de 3 différentes cellules :

  • les cellules épithéliales, qui forment la couche externe de l’ovaire
  • les cellules germinales, qui sont à l’intérieur de l’ovaire et qui se développent en ovules
  • les cellules stromales, qui forment les tissus conjonctifs ou de soutien de l’ovaire.

Chaque ovaire est recouvert d’une mince couche de tissu, la capsule.

Un cancer de l’ovaire, c’est quoi ?

C’est une production anarchique de cellules plus ou moins agressives et susceptibles de se multiplier, de se déplacer et de s’étendre en dehors de l’ovaire lui-même.

 

Quels sont les différents
cancers de l'ovaire ?

Il existe différentes familles de cancer de l’ovaire.

Parmi les principaux cancers, on distingue deux grands types de tumeurs ; déterminés par la typologie de cellules qui prolifèrent :

  • Les tumeurs épithéliales qui sont de loin les plus fréquentes.
    Elles prennent naissance dans les cellules épithéliales qui forment la couche externe de l’ovaire. On rattache également aux tumeurs épithéliales de l’ovaire celles développées à partir de la trompe et certaines tumeurs du péritoine qui ont un comportement identique.
  • Les tumeurs non épithéliales qui représentent les cas les plus rares.

Quels sont les différents
grades et stades de la maladie ?

Le grade correspond au degré d’agressivité du cancer. On distingue le bas grade, la tumeur est moins agressive et celle qui a le plus de risque de disséminer dans le corps, le haut grade.

Le stade correspond au degré d’extension de la maladie. Il en existe quatre : du stade I à IV.

En pratique, on distingue les stades précoces localisés (le cancer est limité à l’ovaire) et les stades avancés. Les stades avancés sont caractérisés par une atteinte de la cavité abdominale ou pleurale ; voire par celle des ganglions ou des organes comme le poumon, le foie ou la rate.

En savoir + sur Le test d'oncogénétique

L’analyse génétique cherche une anomalie sur un des gènes connus (BRCA1,BRCA2, PALB2, RAD51) susceptibles d’avoir favorisé la survenue du cancer de l’ovaire chez la personne atteinte prélevée.
Le test génétique recherche, dans le cas d’une mutation déjà identifiée dans la famille, si la personne testée (ayant ou non présenté un cancer) en est porteuse ou non.

Dans quel cas prescrit-on ?

L’analyse génétique est actuellement proposée à toutes les femmes ayant présenté une tumeur épithéliale de l’ovaire (de la trompe ou du péritoine) dite de « haut grade » indépendamment de son âge et de ses antécédents familiaux.
Pour les autres types de cancers épithéliaux plus rares, comme les carcinomes mucineux ou de « bas grade », les recommandations actuelles sont plus restrictives.

Elles dépendent de l’association à un cancer du sein ou de la présence de cas familiaux de cancer du sein ou de l’ovaire. Il existe également des indications dans certains types de cancers non épithéliaux mais elles sont beaucoup plus limitées. Parlez-en à votre oncologue qui vous précisera si vous pouvez en bénéficier.

Comment se déroule-t-il ?

La consultation d’oncogénétique est avant tout un dialogue. Elle permet d’établir l’arbre généalogique et d’expliquer en quoi les résultats vont modifier la prise en charge de la personne et éventuellement celle de ses apparentés.

Après accord de la patiente, elle se termine par un prélèvement sanguin et un prélèvement buccal pour l’analyse biologique. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun. S’ils sont positifs, les résultats qui vous seront donnés devront être transmis aux membres de votre famille. A toutes les étapes de la démarche, une prise en charge par un psychologue en oncogénétique est proposée.

N’hésitez pas à en parler à votre médecin.

(1) Groupe d’Investigateurs Nationaux pour les Etudes des Cancers de l’Ovaire : rassemble les cancérologues français intéressés par l’évaluation des thérapeutiques dans les cancers gynécologiques

(2) Association de patientes de cancers gynécologiques